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sont appelés les Versaillais.
Le nom de « Versailles » vient probablement du
latin versare qui signifie verser, retourner. Le terme, daté du
XIe siècle, aurait désigné à l'origine des terres
labourées (retournées).Un versailles est en effet en vieux français est une terre défrichée. Ce mot a pour
synonyme habituel
essart, que l'on retrouve dans le nom de la commune
Les Essarts-le-Roi non loin de
Rambouillet. On trouve également ce terme avec une orthographe plus archaïque sous la forme versail. Néanmoins, la controverse relative à l'éthymologie du nom de la ville royale n'est pas complètement éteinte et d'autres explications ont été avancées:
- une origine germanique ou franque: "Warge" signifierait monticule et "allein" voulant dire isolé ; ce
topomyme ferait donc référence à la butte Montboron, mais cette solution reste très contestée dans la mesure où elle ne résoud pas la question du pluriel de Versailles
- une allusion à un ancien droit forestier appelé en latin versagium
- une origine latine en référence à la principale caractéristique du lieu jusqu'au XVIIè siècle: la présence d'un moulin. Le verbe "vertere" donne au supin "versum" qui signifie tourner et "alae", ailes. Versaliis pourrait donc s'interprété comme tournelles ou "tourne-ailes".
La première mention attestée de Versailles date de l'an
1038. Un certain Hugues de Versailles "Hugo de versaliis" est cité dans une charte de l'abbaye de Saint-Pair de Chartres. Ce serait le premier seigneur connu de Versailles. Une deuxième allusion apparait en
1065 dans un acte par lequel un certain Geoffroy de Gometz fonda à cette date le prieuré de
Bazainville, non loin de
Houdan, qu'il donna à l'
abbaye de Marmoutiers. Pour assurer des ressources régulières et suffisantes, il lui accorde plusieurs terres et privilèges, avec en particulier "trois
prébendes à Versailles dont l'une se trouve in domino". De ces trois prébendes canoniales, on peut émettre l'hypothèse que celle "in domino" relevait du seigneur de Versailles, les deux autres de l'abbaye tourangelle.
Dans le
système féodal de la France
médiévale, les seigneurs de Versailles étaient subordonnés directement au roi, sans suzerain intermédiaire entre eux et le roi. Ils n’étaient pas alors d’un rang très important. À la fin du XIe siècle, le premier village s’était établi auprès d’un manoir médiéval et autour de l’église Saint-Julien. La paroisse Saint-Julien de Versailles est citée dans une charte de
1084. Son activité agricole et sa position sur la route de
Paris à
Dreux et à la
Normandie en firent un village prospère, surtout à la fin du XIIe siècle connu comme le « siècle de
saint Louis », qui fut une période de prospérité dans le nord de la France, marquée par la construction des
cathédrales gothiques. Le XIVe siècle apporta la
peste noire et la
guerre de Cent Ans, avec leurs cortèges de mort et de destruction. A la fin de la
guerre de Cent Ans, au XVe siècle, le village commença à se reconstruire avec une population de seulement 100 habitants.
Au XIVe siècle, Gilles de Versailles exerce la charge de
bailli du roi.
En
1561, Martial de Loménie, secrétaire d’État aux finances du roi
Charles IX, devint seul seigneur de Versailles. Il obtint l’autorisation d’établir quatre foires annuelles et un marché hebdomadaire le jeudi. La population de Versailles atteignait alors 500 habitants. Martial de Loménie fut assassiné au cours du
massacre de la Saint-Barthélemy (
24 août 1572) ne laissant que des enfants mineurs.
En
1575, Albert de Gondi, duc de Retz, originaire de
Florence arrivé en France avec
Catherine de Médicis, acheta la
seigneurie de Versailles. Dès lors, Versailles fut la propriété des Gondi, une famille de juristes riches et influents au «
Parlement » de Paris. Le petit-fils d’Albert, Henry de Gondi, qui devint cardinal, reçut à plusieurs reprises le roi
Henri IV dans son manoir de Versailles. Dans les années
1610, les Gondi invitèrent plusieurs fois le jeune roi
Louis XIII à des parties de chasse dans les vastes forêts de Versailles.